Nouvelle édition: Hindemith-Jahrbuch / Annales Hindemith 2022/LI
Dès le début de sa collaboration avec Schott, Hindemith causa bien du tracas à Ludwig et Willy Strecker, les directeurs de la maison d’édition, lorsqu’il leur envoya Trois Hymnes de Walt Whitman pour baryton et piano, op. 14, pièces composées en 1919, afin de recueillir leur avis. Ils y découvrirent une écriture nouvelle et radicale du jeune compositeur qui éclipsait ses traits caractéristiques grandement appréciés jusqu’à présent. Ces adaptations musicales de Whitman illustrent justement la sensibilité avec laquelle Hindemith abordait des textes avec différents niveaux d’expression. Mirjam Kehrberger étudie de manière approfondie et en contexte ces lieder essentiels au développement du jeune Hindemith. Malte Waag et Hilco Elshout se penchent quant à eux sur un sujet qui a déjà fait l’objet de nombreuses études dans la recherche sur Hindemith : l’attitude d’Hindemith face aux constellations politiques pendant la période nazie et leur reflet dans son œuvre. Tandis que Malte Waag met en lumière les années de discussions et de trouble autour de la représentation de l’opéra Mathis le peintre, Hilco Elshout adopte une approche méthodique qui s’appuie sur l’idée de « mémoire culturelle » développée par Aleida et Jan Assmann. Ses recherches portent sur la symphonie Mathis, la Sonate pour trompette et le Flieder-Requiem. Ces annales se concluent par un entretien mené en 2004 par Stefan Fricke avec Hans Otte, pianiste et élève de composition d’Hindemith à l’Université Yale. Nous remercions chaleureusement la Fondation Strecker de leur généreux soutien financier pour l’impression de ce recueil.